En créant Szepty/Whispers, Veronique West a tenté d'explorer la fragmentation. L'artiste explique :

« On a tendance à associer la folie à la fragmentation. À l’origine, le mot anglais crazy (fou) signifiait être ‘‘plein de fissures’’, et selon l’universitaire Nasrullah Mambrol, le mot traumatisme se définissait comme ‘‘une expérience extrême qui défie les limites du langage et qui peut même totalement briser le sens’’.

Tout au long du développement de Szepty/Whispers, l’équipe créative a utilisé la fragmentation comme principe esthétique de base. Plutôt que de considérer les divergences comme des déficiences, nous nous sommes demandé par quels moyens elles pourraient offrir des possibilités uniques.

La fragmentation nous a permis d’explorer à la fois l’expérimentation créative et la notion d’accessibilité fondée sur l’expérience du traumatisme. Nous avons choisi de travailler en utilisant des traces distinctes de mon histoire familiale, plutôt qu’une séquence complète ou linéaire d’événements. Cette décision est artistique, car elle représente une tentative de refléter plus fidèlement des expériences qui ‘‘défient les limites du langage’’ et réorganise notre relation au temps.

Cette réalisation met également l’accent sur le soin, en omettant les représentations directes du mal ou de la violence. Par le biais d’une forme fracturée, nous avons centré nos objectifs créatifs sur les besoins des corps-esprits affectés par les traumatismes. »

Découvrez la méthodologie de création en regardant les explorations préparatoires que Veronique a réalisées pour une présentation théâtrale.